Gestion de la pluralité étatique au sein de l’Union,
Depuis ses origines, la construction européenne a été, fondamentalement, un processus basé sur l’interaction entre la volonté de préserver la paix grâce à une configuration stabilisée de ses frontières, à un attachement inébranlable à la démocratie et une dynamique d’enrichissement bénéfique à tous les Etats de l’Union.
En effet, pour que l’Europe se construise, il fallait d’abord que les Etats impliqués s’acceptent tels qu’ils sont. Cette acceptation étant garantie par des accords internationaux et par une confiance mutuelle. En d’autres termes, chaque Etat doit avoir la certitude que les autres n’ont ni rêve de conquête, ni volonté de revanche. Ici surgit l’Allemagne qui constitue la raison d’être de l’Union européenne. Le colosse du cœur de l’Europe devait avoir sa place sur le vieux continent sans qu’il constitue une menace pour ses voisins. Il faut aussi signaler le rôle des Etas-Unis dans la réconciliation européenne, ces derniers à travers l’Alliance Atlantique se posent comme le gardien de la configuration étatique de l’Europe. Par ailleurs, la reconnaissance définitive des frontières et le règlement de tout litige territorial sont devenus des conditions essentielles préalables à toute adhésion à l’Union Européenne.
De plus l’Union Européenne est une union démocratique d’Etats démocratiques. Du point de vue européen, la démocratie, en plus de sa stricte application dans tous les Etats membres, implique que les mécanismes démocratiques nationaux soient subordonnés à des formes de surveillance transnationales. Il va désormais de soi pour tout Etat que ses lois relatives aux droits de l’homme et de protection des minorités soient soumises à l’appel d’une ou plusieurs structures supérieures comme la cour européenne des droits de l’homme. la coexistence harmonieuse des Etats passe par la négociation multiforme et permanente qui, au fil des années, a tissé d’innombrables réseaux entre les administrations nationales et européennes. Dans cet univers, rien ne peut être imposé, la négociation est plus qu’un moyen, c’est une manière de vivre ensemble.
De surcroît, la réussite de l’Union Européenne exige une dynamique qui soude les Etats par un enchevêtrement d’intérêts communs. De ce fait, la croissance économique est au cœur du processus de la construction européenne. La prospérité et le développement doivent contribuer à prouver aux Etats et à leurs peuples qu’ils ont abandonné leurs rêves de gloire et de grandeur pour des améliorations tangibles. Dans ce contexte, la réalisation du marché commun au début des années 60 a été complétée par la politique agricole commune et ses aides qui ont soutenu la formidable mutation des paysans européens. Le financement de tels dispositifs a réclamé et réclame encore une croissance économique régulière. Tout en respectant les nations, l’Union Européenne a crée un équilibre complexe mettant en commun l’organisation et la gestion de l’espace économique et laissant aux Etats les nobles attributions de la souveraineté.
Ainsi donc, la stabilisation des frontières étatiques, associée à la primauté de la démocratie et conjuguée à l’impératif économique constitue le socle de la coexistence harmonieuse au sein de l’Union Européenne. Cependant, cet équilibre pourrait être remis en question par les perspectives économiques peu encourageantes du futur l’élargissement.
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| La pluralité étatique de l'UE |
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