A l’heure actuelle, alors que la sous-région est chaque jour en complet bouleversement sous l’effet de la crise somalienne, il apparaît que malgré la diversité des modes d’actions mis en œuvre, le bilan reste très mitigé. Les réussites sont rares et les échecs particulièrement marquants.
Tout d’abord, malgré la multiplication des interventions et des actions soit directes ou indirectes individuelles ou collectives, les acteurs de la communauté internationale (Etats à tradition coloniale, hyper puissance américaine, organisations régionales et internationales), se heurtent à la permanence des facteurs de crises et des rivalités régionales qui entretiennent la plus grande incertitude quant à l’avenir. Plus que jamais, on assiste actuellement à un véritable rééquilibrage des influences dans la Corne de l’Afrique, avec en particulier un retour en force de façon directe ou indirecte des Etats-Unis, loin devant les partenaires traditionnels comme la France et les pays européens.
Ensuite la gestion de crises et stabilisation sont désormais des problématiques prises en compte directement par les acteurs africains qui de plus en plus revendiquent le droit de jouer en la matière un rôle de premier plan. Le rôle croissant de l’Union Africaine et de l’IGAD doit nécessairement être pris en compte et analysé comme la marque d’une véritable« africanisation de la gestion des crises africaines », nouvelle étape dans l’accession à la maturité du continent.
Enfin la crise en Somalie est sensiblement moins médiatisée que celle du Darfour, elle n’en est pas moins alarmante. Les risques encourus dans cette région ne se limitent pas aux seules catastrophes humanitaires. Ils font peser, du fait du positionnement stratégique du pays, des dangers sécuritaires bien plus graves à l’ensemble de la communauté internationale. L’Union Européenne constitue l’un des acteurs les plus concernés par ces périls notamment à cause de son approvisionnement en hydrocarbures. En outre, elle est aussi à la recherche d’une certaine crédibilité sur la scène diplomatique internationale via sa politique extérieure de sécurité commune. Une intervention civilo-militaire d’ampleur pour aider la Somalie à accéder à la stabilité politique, sécuritaire, institutionnel et humanitaire serait assurément un moyen de démontrer sa capacité à tenir un rôle majeur dans la sphère des relations internationales.
Les INTERVENTIONS EN SOMALIE |