L’intervention G.B en Sierra Leone


Le manque de volonté collective, qui est désormais institutionnalisé dans la plupart des institutions internationales, ne fait rien pour contrebalancer l'inaction africaine. Les Urgences Complexes sont maintenant la norme dans de nombreux Etats africains. L'absence de consensus qui est endémique au niveau international nourrit ces crises à un moment où une action rapide et cohérente est nécessaire. Ironiquement, cette absence de volonté collective, et le chaos de plus en plus intense qui l'accompagne, donne souvent l'occasion d'actions indépendantes pour un acteur mono-étatique ou une petite coalition. Cela a été le cas en Sierra Leone. Cette publication a montré qu'alors que cela semblerait présenter un argument pour s'en servir comme base d'un modèle générique, il existe plusieurs autres facteurs clefs qui compliquent le problème. La gestion de la réaction internationale à la crise et une proposition d'intervention ne sont qu'un élément dans le succès d'une opération. Des facteurs domestiques, la situation géopolitique dans la pays cible et les capacités militaires respectives jouent également des rôles décisifs dans la définition des chances de succès. Ces facteurs se combinent pour former ce que l'auteur a appelé le Modèle d'Intervention Pragmatique (MIP).

Le MIP proposé, bien que loin d'être sous une forme raffinée, peut être utilisé pour expliquer pourquoi des interventions ont été lancées et pourquoi elles ont réussi. On peut aussi l'utiliser comme test pour connaître la probabilité de futures interventions. Le MIP sert aussi à souligner les méthodes d'intervention les plus efficaces, en indiquant que des Etats seuls, qui choisissent d'intervenir de façon indépendante, ou à la tête d'un petit groupe d’Etats cohérent, ont plus de chances d'obtenir un effet immédiat. Le MIP fournit donc à la fois une explication du "fossé du consentement" et une méthode pragmatique pour le surmonter. Dans le cas d'interventions montées pour des raisons autre que le secours aux nationaux, un élément de ce pragmatisme exige que l'intervenant politique qui suit l'action attende que la situation sur le terrain se soit détériorée à tel point qu'il reçoive un consentement tacite de la majorité des acteurs dans le modèle de l'Urgence Complexe. Parmi ces acteurs, on doit compter les Nations Unies, ou les forces de maintien de la paix mandatées à l'échelon régional, qui ont échoué par manque de volonté, de capacité ou de mandat.
Par conséquent, le MIP fait apparaître que l'intervention britannique en Sierra Leone en l'an 2000 ne peut pas offrir un modèle pan-africain pour l'avenir. Néanmoins, elle offre un modèle pour des pays qui cherchent à imposer l'état final qu'ils désirent à un petit pays ou une petite région en agissant indépendamment ou à la tête d'une petite coalition. Dans de telles circonstances, une action rapide par un gouvernement déterminé capable de projeter une force indépendante et capable sur le théâtre d'opération l'emportera. L'étude de l'intervention et l'application du modèle MIP à des interventions actuelles ou possibles servent à souligner les perpétuelles lacunes de la méthodologie de l'intervention internationale.

L’intervention G.B en Sierra Leone
ustratos de géostratégie et de géopolitique en rapport avec les problèmes sécuritaires des nations, le développement économique, l'Actualité, l'Histoire du monde, les conflits en l’Europe, Amérique, Asie, Afrique, et leurs enjeux stratégiques/ L’intervention G.B en Sierra Leone