Géographie de l'Inde


Avec une surface de 3 287 263 kilomètres carrés (y inclus le territoire du Jammu-et-Cachemire occupé par l’Inde), l’Inde s’étend de l’Himalaya presque jusqu’aux confins de l’équateur ce qui, de par sa superficie, fait d’elle le septième pays le plus grand de la Terre. La plus grande extension de son territoire est de 3 200 km du nord au sud et de 2 700 km de l’est à l’ouest. L’Inde partage des frontières communes d’une longueur de 2 910 km avec le Pakistan au nord-ouest, de 3 380 km avec la Chine au nord, de 1 690 km avec le Népal et de 600 km avec le Bhoutan. Au nord-est, elle confine à Myanmar (1 460 km) – l’ex-Birmanie – et au Bangladesh (4 050 km).
La longueur totale de sa bande côtière atteint 7 000 km environ. L’Inde est baignée par le golfe du Bengale à l’est, l’océan Indien au sud et la mer d’Oman à l’ouest. Au sud, le Sri Lanka n’est qu’à une distance de 100 km environ. A l’intérieur de la Zone économique exclusive (ZEE : 200 milles marins = 370 km) se trouvent 1 284 îles. L’Inde possède des frontières maritimes communes avec le Bangladesh à l’est, avec le Sri Lanka et les Maldives au sud ainsi qu’avec le Pakistan à l’ouest. Jouissant d’une situation géographique privilégiée dans l’océan Indien, l’Inde revêt une importance stratégique particulière, notamment par rapport aux grandes routes maritimes et voies commerciales.
Du nord au sud, le territoire indien se décline en trois grandes régions géographiques principales : l’Himalaya, les bassins fluviaux (grandes plaines) du Gange et du Brahmapoutre et le plateau du Deccan couvrant tout le Sud indien à l’exception du littoral.
L’Himalaya n’ayant pas encore achevé son élévation, ces régions connaissent parfois de fortes activités sismiques. Larges de 300 à 500 km, les bassins du Gange et du Brahmapoutre présentent, d’une part, des sols argileux fertiles, mais sont soumis, de l’autre, à de fortes inondations et à des débordements des cours d’eau pendant la saison des pluies.
Le Sud de l’Inde est entièrement bordé d’une frange côtière plate, large et la plupart du temps sablonneuse. Lors du dernier raz-de-marée en décembre 2004, les inondations ont touché de vastes zones à l’intérieur du pays.
Un facteur clé pour le climat du pays constitue le cycle saisonnier de la mousson. Vers le mois de juin jusqu’en septembre, la mousson du sud-ouest ou mousson de l’été provoque la saison des pluies. Le début, la durée et la pluviométrie de la mousson – qui, à elle seule, représente environ 90 % de la pluviosité annuelle – sont d’une importance capitale pour l’agriculture indienne. Avec 2 500 mm/an les précipitations les plus abondantes s’observent sur la côte ouest tandis que dans le Nord-Ouest de l’Inde les pluies sont rarement suffisantes. Du fait du climat alternant pluies et chaleur au gré des saisons, les catastrophes naturelles telles que des inondations, des sécheresses ainsi que, dans les régions côtières, des cyclones y sont relativement fréquentes.
            Evaluation des conditions-cadres géostratégiques :
Les objectifs que l’Inde se fixe en matière de politique étrangère et son importance géostratégique sont étroitement liés à celle de l’océan Indien. Sur le plan commercial, il faut qualifier cette zone maritime de vitale pour le pays. Si la prise de conscience progressive des dépendances globales en matière de ressources énergétiques a pour conséquence que l’intérêt international se focalise de plus en plus sur l’océan Indien, le rôle de l’Inde, en revanche, est traditionnellement sous-estimé.
Dans la moitié nord de l’océan Indien, l’Inde détient une position dominante. Sa situation géographique par rapport aux principales voies maritimes est excellente vu que les principales communications maritimes de l’océan Indien passent soit près de ses côtes, soit près des îles indiennes. Cela favorise, d’une part, ses échanges maritimes tout en renforçant, de l’autre, sa position stratégique quant au contrôle militaire des voies maritimes. La surveillance des détroits qui canalisent le trafic maritime y joue un rôle essentiel. A l’Inde appartient également l’archipel des Andaman et Nicobar qui commande le détroit de Malacca. Mumbai se situe à 1 800 km du détroit d’Ormuz et à 3 000 km du golfe d’Aden. A l’heure actuelle, la marine indienne n’a ni les effectifs ni les moyens pour contrôler les vastes étendues de l’océan Indien de sorte qu’en l’absence d’une forte présence maritime indienne dans la région, d’autres pays s’engouffrent résolument dans la brèche. Mais de plus en plus, la conscience se fait jour qu’il y a nécessité d’agir en ce domaine, comme l’a d’ailleurs déjà montré la marine indienne en 2004 dans sa « Indian Maritime Doctrine ».
La position favorable de l’Inde pour le contrôle des principales voies maritimes est sérieusement mise à mal par les troubles que connaissent ses régions frontalières. Si le sous-continent indien a une façade maritime de 7 000 km ouverte sur l’océan Indien, il est vrai aussi que le pays dispose d’une frontière terrestre deux fois plus longue. Ces zones limitrophes traversant l’Himalaya ne se prêtent que difficilement à la conduite d’opérations terrestres. Les nombreux conflits latents ou plus ou moins ouverts dans les régions frontalières – notamment relatifs au Jammu-et-Cachemire avec le Pakistan, au Tibet et au Cachemire avec la Chine – ainsi que les évolutions à caractère de crise au Népal obligent l’Inde néanmoins à entretenir des forces terrestres imposantes et l’ont finalement amenée à développer une composante nucléaire de dissuasion.




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