Le rôle des ONG et des fondations de promotion de la démocratie
Ce ne sont pas les noms des révolutions « des roses », « orange » et « des tulipes » qui ont conduit à les regrouper sous l’appellation de « révolutions colorées », mais des similarités dans leur déroulement. Dans chaque cas le changement se fait de manière non violente, suivant un modèle proche de celui mis en œuvre en Serbie en 2000. Ce modèle repose sur l’action mobilisatrice d’organisations de jeunes épaulées par des fondations de promotion de la démocratie, liées plus ou moins ouvertement à des gouvernements occidentaux ou à des acteurs privés comme le financier d’origine hongroise Georges Soros.
Les « révolutions colorées » sont marquées par le rôle d’ONG inspirées du mouvement serbe Otpor (« résistance ») : Kmara (« assez ») en Géorgie, Pora (« c’est le moment ») en Ukraine et Kel-Kel (« renaissance ») ou Birgue (« ensemble ») au Kirghizstan. Il s’agit dans les trois cas de mouvements de jeunesse issus d’organisations étudiantes. Officiellement dénuées de leader et d’idéologie politique, ils affichent des buts comme « la formation de la société civile et la lutte pour des élections justes et honnêtes » . Leur mode d’action repose sur la méthode de la « résistance non-violente » théorisée par l’américain Gene Sharp . Cette méthode a été enseignée à Otpor dans des séminaires organisés par des ONG américaines, comme l’International Republican Institute (IRI) et le National Democratic Institute (NDI), et la Fondation allemande Friedrich Ebert . Avant les élections, ces mouvements de jeunesse conduisent deux campagnes : une « campagne positive » destinée à informer les électeurs sur leurs droits et à les appeler à voter et une «campagne négative », basée sur l’humour et la satire, destinée à « libérer la population de la peur du pouvoir » . Ces campagnes reposent sur l’utilisation de techniques de marketing et de moyens de communication modernes. Après les élections, ces mouvements jouent également un rôle important dans l’organisation des manifestations contre les fraudes électorales .
Cette similitude entre les « révolutions colorées » n’est pas le fruit du hasard. Ces mouvements sont l’objet de projets soigneusement construits. Après leur succès en Serbie en septembre 2000, les activistes d’Otpor ont créé un « Centre de la résistance non violente » destiné à « faire bénéficier de leur expérience les amis et collègues confrontés ailleurs à la même situation ». Cette organisation contribue à la formation des membres des mouvements Kmara et Pora. Elle joue également un rôle de conseiller pendant les révolutions en Géorgie et en Ukraine . En revanche, le cas kirghize se distingue des deux précédents. Les méthodes de la « résistance non-violente » n’y sont pas introduites par Otpor mais par une autre ONG, « Campagne civile contre la corruption », financée par les Etats-Unis, qui fait traduire et publier l’un des ouvrages de G. Sharp .
Le rôle de formation joué par Otpor soulève la question du financement des « révolutions colorées » et de l’action des fondations occidentales de promotion de la démocratie. Otpor reconnaît avoir travaillé en Géorgie avec l’aide de Freedom House et de l’Open Society Institute . D’après un membre de l’ONG serbe, en Ukraine, son action est financée par la fondation Ukraine-Etats-Unis (USUF) et par Freedom House, pour un montant de près de deux millions de dollars . Il ne s’agit là que des actions de formation menées par Otpor au profit de Pora ou Kmara. La question du financement des « révolutions colorées » dans leur ensemble est particulièrement sensible et fait l’objet de nombreuses controverses. Les media russes évoquent la somme de 110 millions de dollars, payés par les Etats-Unis pour promouvoir les révolutions ukrainienne et kirghize . Un reportage récent de la chaîne d’Etat russe, Rossia, met en cause le National Endowment for Democracy (NED), l’USAID, Freedom House, l’Open Society Institute et la Fondation « Evrazia », présentés comme des bras armés de la CIA . Le président géorgien, Mikhaïl Saakachvili, confirme que Kmara a été financé par la Fondation Soros mais il nie avoir reçu lui-même des fonds de cette organisation . Le mouvement Pora reconnaît avoir reçu de plusieurs ONG occidentales, une assistance pour la formation. Cependant, le montant de cette aide ne s’élèverait qu’à cent trente mille euros . En février 2005, l’adjoint du Secrétaire d’Etat américain, John Tefft, déclare que l’administration américaine a dépensé de l’ordre de dix-huit millions de dollars pour les activités liées aux élections ukrainiennes . D’après la même source, au Kirghizstan, la somme allouée par l’administration des Etats-Unis pour le soutien de la démocratie s’élève à près de douze millions de dollars .
Pour tout savoir sur les principales organisations internationnales, voici leur descreption:
Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE)
Organisation des Nations unies (ONU)
Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI)
Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED)
Programme des Nations unies pour le développement (PNUD)
Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE)
Programme alimentaire mondial (PAM)
Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF)
Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR)
Programme des Nations unies pour les établissements humains (PNUEH)
Organisation internationale du travail (OIT)
Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO)
Organisation mondiale de la santé (OMS)
Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO)
Banque mondiale
Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD)
Fonds monétaire international (FMI)
Organisation de l'aviation civile internationale (OACI)
Organisation maritime internationale (OMI)
Union internationale des télécommunications (UIT)
Union postale universelle (UPU)
Organisation météorologique mondiale (OMM)
Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI)
Fonds international de développement agricole (FIDA)
Organisation mondiale du commerce (OMC)
Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA)
Conseil Mondial de la Paix
Organisation internationale de la francophonie (OIF)
Commonwealth of Nations (CON)
Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO)
Union africaine (anciennement OUA)
Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC)
Union économique et monétaire ouest-africaine
Commission économique pour l'Afrique (CEA)
Commission de l'océan Indien
Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA)
Association des États de la Caraïbe (AEC)
Accord de libre-échange nord-américain (ALENA)
MERCOSUR
Organisation des États américains
Organisation du traité de coopération amazonienne
Agence spatiale européenne (ESA)
Office européen des brevets (OEB)
Association européenne de libre-échange (AELE)
Banque européenne d'investissement (BEI)
Conseil de l'Europe
Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE)
Union européenne (UE)
Union pour la Méditerranée
Ligue arabe
Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN)
Organisation du traité de sécurité collective (OTSC)
Traité de coopération mutuelle et de sécurité entre les États-Unis et le Japon
Union africaine (UA), essentiellement pour des opérations de maintien de la paix.
Organisation de coopération de Shanghai (OCS)
Identité européenne de sécurité et de défense (IESD)
Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP)
Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)
Agence internationale de l'énergie (AIE)
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