Faisant partie du champ psychologique, la désinformation fut utilisée depuis de longues dates à des fins politiques et militaires.
Et avec l’évolution des techniques de communication, les médias, sources et moyens d’information, ont tous contribué à la désinformation aussi bien de l’opinion public que des organismes militaires qu’ils ont pu manipuler, à dessein ou pas, en fournissant des informations erronées.
I- Approche stratégique de la désinformation:
Sujet rarement abordé dans les principaux médias, la désinformation est souvent associée au monde des ombres, un monde clandestin de document secrets et d’espionnage. Il est important de bien comprendre la fonction que remplit la désinformation dans le domaine stratégique.La désinformation est un renseignement qu’une personne ou un groupe de personnes donnent en leur faveur, et négligent les renseignements qui n’épousent pas leur thèse.
Les principaux acteurs et sources sont l'état pour des raisons stratégiques, les institutions politiques, les entreprises et la presse.
La désinformation est essentiellement une stratégie utilisée pour arriver à un but spécifique, que ce soit pour tromper un ennemi ou pour influencer les impressions et opinions des gens, pour les amener à comprendre certaines croyances et à revendiquer un mensonge comme étant véridique.
C’est une attitude plus ou moins réfléchie, qui peut se présenter sous une forme de publicité. Elle peut être contenue dans une illustration photographique dans un article de presse, dans une publicité ou émise par des moyens audio visuels et informatiques.
Essentiellement, la désinformation est l’usage délibéré d’informations dans le but de fausser la perception de la réalité pour la cible. L’information n’est pas nécessairement fausse, elle ne peut qu’être vraie si elle sert à renforcer un tableau désiré au détriment d’un autre.
Il existe deux points importants dans la théorie de désinformation. Tout d’abord, la cible doit être apte à être déçue. Le leadership de la victime doit accepter et prendre toutes les mesures nécessaires dés que la désinformation lui est fournie. En d’autres termes, l’état d’esprit du leadership et des gens doit être tel qu’il acceptera la désinformation comme étant légitime, qu’elle soit de source de renseignements ou qu’elle provienne des médias.
Approche stratégique de la désinformation |
La désinformation doit concorder avec la préconception qu’a la cible de la réalité. De plus, les canaux de désinformation doivent être crédibles et bien établis comme un front.
Deuxièmement, la victime doit être dans un état d’esprit où la confiance en la désinformation passera outre toute évidence ou théorie opposante. Fondamentalement la cible est convaincue de son invulnérabilité et sa confiance l’encourage à croire que l’ennemi ne peut montrer quelque sorte d’opération de déception.
II- désinformation stratégique et medias :
La presse télévisée, la radio, et les journaux permettent de faciliter la communication qui leur est transmise par l’Etat, les entreprises ou les institutions politiques. L’information et la désinformation peuvent être de différents niveaux : national, régional ou international.Ainsi, les messages envoyés sont perçus de différentes manières et transcrits suivants l'intérêt de l'informateur.
Les médias sont considérés comme cibles des stratégies de désinformation et en même temps sources de désinformation des populations.
Les moyens d’information, puissants amplificateurs, constituent l’instrument le plus commode aux fins de cette désinformation et ce grâce à leur activité cumulative d’une part et à leur activité différentielle d’autre part.
En 1986 se produit l'accident du réacteur nucléaire civil soviétique de Tchernobyl. La désinformation fut (Le nuage radioactif s'est arrêté sagement avant de franchir la frontière française. Quelques jours après, ce communiqué fut contredit.
Il a été annoncé que le nuage de Tchernobyl serait stoppé par les montagnes et qu'il n'atteindrait pas l'Europe. Mais des traces de radioactivité provenant de Tchernobyl ont été retrouvées après. Ces informations ont fait sentir le besoin d'un accès aisé à des informations claires et objectives.
La notion de balance dans le reportage des nouvelles des journalistes et administrateurs est d’importance centrale dans le débat des médias. Le portrait précis d’un sujet peut être biaisé du fait que les journalistes travaillent souvent sous pression pour sortir un reportage aussi vite que possible. Ils se trouvent en compétition avec d’autres services d’information ainsi qu’avec leurs collègues journalistes. Des erreurs de faits et d’interprétation peuvent résulter du désir de vouloir sortir un communiqué. Par conséquent une désinformation pourrait facilement glisser entre les lignes.
Il existe un écart entre nouvelle et vérité. Ils ne sont pas nécessairement synonymes. Les gens s’attendent à ce que les journalistes disent la vérité, cependant, ces derniers n’ont parfois pas assez de faits à relater sur le sujet. Un exemple pourrait être le reportage de la guerre au Vietnam. Les instructions provenaient la plupart du temps des généraux et personnels militaires. Les faits n’étaient souvent qu’une portion de toute la vérité et ils représentent qu’une fausse représentation de la réalité à cause des sources.
Les médias sont souvent victimes du politique, dans la mesure où les institutions gouvernementales exercent un pouvoir et une influence sur les médias. Ce type d’activité porte à croire que ce sont les politiciens, et non l’éthique journalistique de l’objectivité qui orchestrent les nouvelles de nos jours.
Ainsi les médias ont été largement utilises dans l’entreprise de désinformation qui a précédé le début de la guerre du Golfe et qui s’est poursuivie pendant les hostilités et même après la fin de celle-ci. Il y a lieu de citer l’exemple de désinformation concernant le (super canon) irakien et l’utilisation de ce thème pour la préparation de l’opinion publique internationale à accepter le principe de la guerre. En réalité ce super canon était un super (canular) Il y a un lien entre la fréquence et l’intensité des relations contradictoires et hégémoniques entre médias et gouvernements.
Un sujet de débat dont l’importance est croissante concerne la façon dont les médias traitent les sondages que l’on retrouve dans presque tous les reportages télévisés et dans les journaux. Certains théoriciens de la désinformation soutiennent que les sondages ne servent qu’à influencer l’opinion publique, tandis que d’autres prétendent qu’ils sont prés de la vérité.
En principe, le public doit être adéquatement informé, mais il arrive que des présentations ou nouvelles altèrent ou contournent la réalité suivant les méthodes et les buts des informateurs.
La désinformation est également utilisée lors des élections pour discréditer un candidat et minimiser sa valeur devant le public. Dans ce cas, une campagne négative est montée contre lui par des mensonges flagrants pour évoquer et rappeler un ou des faits ou fautes graves commises par ce candidat dans le passé, (tel que atteinte à la pudeur ou fait contre les intérêts de la nation).
Les médias apportent une attention particulière et constante aux courants qui existent dans les auditoires.
Le but des médias télévisés est de créer des nouvelles qui soient bien organisées autour de la triade (conflit, problèmes, et dénouement) et qui contiennent un début, un milieu et une fin, ou un mouvement d’action ascendant, qui s’intensifie jusqu’à son point culminant, pour en arriver au dénouement de l’intrigue. Ceci a une importance capitale pour maintenir un auditoire. Malheureusement, Les nouvelles qui suscitent l’intérêt sont très exposées aux manœuvres de désinformation.
Néanmoins, parmi les règles déontologiques, qui ont été établies par les journalistes eux même pour éviter les bavures commises, l’on trouve l’interdiction de faire de la propagande ou la désinformation. Il existe également la notion d’analogie professionnelle où les correspondants sont des professionnelles et donc objectifs dans leurs reportages.
III- La désinformation stratégique militaire :
Nous vivons un âge conduit par l'information. Les percées technologiques changent le visage de la guerre et la manière de la préparer.Mais l’on doit se rappeler des théories de Sun Tzu concernant la stratégie indirecte : Il a dit : (Toute guerre est basée sur la désinformation. Donc, si possible, feindre l’impuissance ; et en campagne, feindre l’inactivité. Lorsque vous êtes à proximité, donner l’impression que vous êtes au loin, lorsque vous êtes au loin donner l’impression que vous à proximité. Offrez à votre ennemi un appât pour le leurrer ; feignez le désordre et attaquez), c’est la grande stratégie de déception.
La désinformation fait parti des opérations psychologiques qui sont planifiées et adressées en temps de paix comme en temps de guerre, à des troupes adverses, des publics hostiles, et visant à influencer des attitudes et des comportements affectant la réalisation d’objectifs politiques et militaires.
En outre, plus l’action militaire est importante, plus il faut chercher à l’aider par tous les autres moyens y compris des actions dans les champs psychologique, car les opérations de désinformation ont des buts bien précis : Affaiblir la volonté de l’ennemi en le démoralisant, gagner le soutien des non engagés et renforcer la sympathie des alliés.
Plus que pour les autres types d’action, les opérations de désinformation nécessitent d’être planifiées et coordonnées à un niveau supérieur.
La présence des médias sur le théâtre des opérations contribue au recoupement des informations destinées aux différents publics.
La désinformation stratégique est conçue par un état major afin de tromper l’ennemi sur le temps, le lieu, et la nature des opérations voulue au plus haut niveau. Elle est utilisée pour la diffusion active d’informations fausses ou trompeuses interprétées par une force afin de la dévier sur les intentions futures ou de la mettre dans une situation désavantageuse.
Vladimir Volkoff, l’un des principaux théoriciens de la désinformation, en élabore plusieurs théories dans la désinformation : arme de guerre. Il soutient que la désinformation se présente sous plusieurs formes et représente une tactique majeure utilisée par les services secrets du monde entier. Ces formes englobent la propagande noire, la propagande blanche, l’intoxication tactique et l’influence.
La désinformation est conçue également par un Etat pour désinformer les sources de renseignement de son adversaire afin de leur donner une perception erronée de la réalité. C’est pour cela que les informations captés ou acheminées doivent être examinées minutieusement et recoupées de plusieurs sources.